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3 outils pour rendre votre chaîne d’approvisionnement plus résiliente

Supply chain

Vous en avez forcément entendu parler : aujourd’hui suivre la production de n’importe quel objet de notre quotidien est devenu un casse-tête. En cause, la fragmentation des chaînes d’approvisionnement dans l’espace géographique mondial. Celle-ci est motivée par plusieurs phénomènes : spécialisation des territoires, gains économiques, progrès technologiques, fluidification des processus de transports et intermodalité… La liste est longue. Tandis que la mondialisation a transformé le tissu industriel en faisant naître de nouvelles opportunités, la gestion de cette production se complexifie. En effet, qu’il s’agisse d’une entreprise de dimension locale ou internationale, toute activité a désormais une forte probabilité d’être affectée par ce qu’il se passe dans un petit coin perdu à l’autre bout du monde. Qui aurait pensé que le naufrage d’un simple porte-conteneur Japonais dans le canal de Suez en avril 2021 aurait immobilisé 10% du commerce mondial pendant plusieurs semaines ? Pourquoi un conflit à des milliers de kilomètres a-t-il brusquement fait augmenter le coût de votre baguette de pain ? C’est en se posant ces questions qu’on se rend compte que nos chaînes d’approvisionnements sont exposées, et que la complexification des flux rime avec multiplication des risques. Et surtout que cela impacte tout aussi bien votre quotidien que votre entreprise.

 

comment se prémunir des risques ?

L’extension des chaînes d’approvisionnement dans le monde les rend plus nébuleuses et moins prévisibles. Dès lors, l’application de processus permet de réduire cette imprévisibilité et de gagner en efficacité. « Développer des process » est peut-être une phrase que vous avez déjà entendu dans votre entreprise. Parfois galvaudée, c’est néanmoins une démarche d’amélioration continue qui se définit comme une séquence d’actions ou d’étapes organisées de manière systématique pour atteindre un objectif spécifique. Dès lors que l’objectif que l’on souhaite atteindre est clair, et que les difficultés potentielles sont anticipées, il est possible de mettre en place un plan d’action en se basant sur des outils qui ont déjà fait leurs preuves.

la méthode Agile :

« Il est plus facile de changer une stratégie que de changer la réalité. Soyez Agile. » – Jeff Gothelf, auteur de « Lean UX: Applying Lean Principles to Improve User Experience ».

 

La méthode Agile est particulièrement efficace dans un environnement en mutation. Elle améliore la capacité à s’adapter rapidement aux changements en s’appuyant sur deux piliers : flexibilité et réactivité. C’est aussi une approche qui évolue à partir du retour des clients, lesquels bénéficient d’une visibilité accrue quant aux différentes étapes de production ou de transport. Si vous disposez des outils adéquats, ce procédé vous fera gagner en compétitivité. Attention pour autant, s’adapter rapidement ne veut pas dire improviser. Anticiper différents scénarios doit permettre à votre entreprise de prévoir comment apporter une réponse rapide et pertinente à un problème donné. Vous vous souvenez de l’exemple donné en introduction sur le naufrage d’un porte conteneur dans le canal de Suez ?

Si nous revenons sur cette étude de cas, nous pourrons voir que certaines entreprises ont utilisé l’approche Agile dans leur gestion du transport pour répondre à cette crise de grande ampleur. Maersk par exemple, a opté pour une optimisation de l’itinéraire initial (contourner le Cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud, bien que cette route soit plus longue, elle était considérée comme la meilleure option compte tenu de la situation). D’autres ont préféré recourir à des transporteurs alternatifs, ou ont renforcé leurs partenariats avec des fournisseurs de logistique tiers (3PL) pour accélérer le déplacement des marchandises. Bien que ce genre d’imprévu soit difficile à anticiper, la méthode agile est particulièrement appropriée pour gérer une crise, sous réserve d’avoir une bonne connaissance de son environnement. Cet environnement fait intervenir de plus en plus d’acteurs, et nous allons donc voir une seconde méthode, utile pour renforcer ces processus grâce à la coopération.

le Kaizen :

Le Kaizen est une approche qui vise l’amélioration continue et qui a la particularité d’impliquer plusieurs services d’une entreprise, liés de près ou de loin à votre service. Il s’agit d’une des nombreuses méthodes qui nous vient du Japon et qui encourage l’engagement de tous les membres de l’organisation à rechercher continuellement des améliorations, petites ou grandes, dans les processus, les produits et les services. Une fois les axes d’amélioration identifiés, il faut s’assurer que ceux-ci soient révisés régulièrement et que l’expertise de chacun puisse être valorisée. Comment est-ce que vous pourriez appliquer cette méthode à votre échelle ?

  • Identifiez un problème récurrent, ou bien un secteur qui selon-vous pourrait gagner en efficacité, et collectez des données qui viendront soutenir ce constat.
  • Organisez une réunion avec une personne de chaque département qui a un lien avec le point défini précédemment.
  • Etablissez un ordre du jour qui vise à accomplir l’objectif que vous souhaitez atteindre, et mettez en commun les possibilités d’actions de chaque service (racine du problème et solution).
  • Appliquez les solutions retenues, et évaluez leur réussite dans le temps.

Le Kaizen est une démarche que nous apprécions particulièrement car elle découle d’une collaboration dont les résultats satisfont toutes les parties prenantes. Elle permet de casser le travail en silo et de trouver un compromis efficace. Et qui dit collaboration dit communication : nous allons voir ensemble comment travailler ce troisième point.

 

affinez votre communication

Il est difficile de parler de la communication comme d’un « processus » en entreprise. Pourtant il est pertinent de s’y intéresser, car la Supply Chain est une discipline qui s’intéresse aussi aux flux d’informations. D’ailleurs chez Exolution, nous voyons chaque jour un peu plus qu’une bonne communication permet de simplifier grandement les problèmes que nous devons gérer au quotidien. Et tandis que ça paraît intuitif, communiquer efficacement n’a jamais été si délicat. Si les réunions à distances complexifient parfois les échanges habituels, le fait qu’elles aient de plus en plus souvent lieu en anglais ajoutent des incompréhensions liées à une maîtrise approximative de la langue. Ces incompréhensions peuvent rapidement déboucher sur des problèmes plus importants si on y prête pas assez attention.

Une étude menée par le ministère de la culture en 2022 indique que 46% des Français déclarent maîtriser une langue autre que leur langue natale. Aujourd’hui, une bonne maîtrise de l’anglais est de plus en plus indispensable pour réussir dans notre domaine. Si cet article n’a pas vocation à vous faire apprendre l’anglais, voici deux conseils pour faciliter la transmission d’un message. Premièrement, préparez votre intervention avant chaque réunion. Même avec un bon niveau d’anglais, vous pouvez rapidement bloquer sur un mot dont l’absence risque de corrompre le message que vous souhaitez transmettre. Si vous trouvez un synonyme, celui-ci sera peut-être moins pertinent et vous fera perdre en clarté, en particulier sur un sujet technique. Vous aurez transmis une information mais celle-ci sera peut-être en décalage avec votre intention initiale. Cela peut être frustrant et contre-productif. Essayez donc de connaître les mots essentiels à votre domaine et que vous souhaitez faire passer dans chacune de vos réunions. Deuxièmement, votre interlocuteur peut également rencontrer ce problème. Dès lors qu’une incompréhension persiste, n’hésitez pas à poser des questions pour clarifier les points qui doivent l’être, et n’oubliez pas de faire un suivi par mail. Si les mails sont souvent moins efficaces, ils vous permettent au moins de structurer votre propos et d’y ajouter des chiffres ou des exemples. C’est parfois une manière plus précise de communiquer.

conclusion

Nous vous avons présenté quelques processus et quelques conseils qui peuvent vous permettre d’optimiser la gestion de votre chaîne d’approvisionnement dans un environnement difficile. Si cette liste n’est pas exhaustive et qu’il existe de nombreuses méthodes complémentaires, l’anticipation reste la clé du succès. Et vous, avez-vous déjà apporté une solution grâce à ces méthodes ? Faites-le nous savoir en commentaire !

Après avoir obtenu un MSc en Supply Chain Management, j’ai passé un an à faire de l’amélioration continue dans une usine aux Etats-Unis. Désormais chef de projet aux côtés d’Exolution pour un grand groupe de l’industrie pharmaceutique, je m’efforce de mettre en place et de partager les bonnes pratiques qui m’ont permis d’avancer dans des environnements variés et exigeants.

Florian LALANDE / EXO PARTNER – 20 mai 2024

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