révolution numérique dans l’industrie pharmaceutique
une opportunité pour l’excellence opérationnelle
C’est le sujet tendance du moment à côté duquel vous n’avez pas pu passer : l’Intelligence Artificielle. C’est une technologie dont on parle depuis des décennies, et qui a fait rêver de nombreuses personnes à travers les possibilités qu’elle promet d’offrir. L’exemple le plus ancien qui me vient à l’esprit est le film : « 2001 : A space Odyssey », réalisé en 1968, mais on peut tout simplement reprendre l’exemple tout récent de la société NVIDIA qui a explosé en bourse en profitant notamment de cette tendance. Face à ce nouveau phénomène, est-ce que votre rapport au travail et à la technologie sera révolutionné dans 10 ans à peine ? Peut-être mais il est sans doute un peu tôt pour le dire. En revanche, chez Exolution, nous profitons de cet élan pour revisiter des technologies, déjà bien implantées dans les entreprises, mais souvent sous-estimées. Car sans une maîtrise solide des technologies existantes, il sera plus difficile de tirer parti du plein potentiel des innovations futures. Experts en excellence opérationnelle, notamment dans l’industrie pharmaceutique, nous comprenons que le digital a profondément bouleversé nos méthodes de travail, et il est impératif de s’y préparer. Au cœur de cet écosystème se trouvent les bases de données, une composante clé des transformations actuelles.
Comme toute industrie, l’industrie pharmaceutique a ses contraintes et doit respecter un cahier des charges strict. La corrélation entre l’accès à des médicaments de qualité et le bien-être des patients est évidente, d’où la nécessité de respecter des normes strictes en matière de qualité, de conformité et de traçabilité. L’excellence opérationnelle est donc cruciale, non seulement pour garantir l’efficacité des produits, mais aussi pour la sécurité des patients.
Avec l’essor du digital, le secteur de la santé a connu de profondes améliorations. D’ailleurs l’interconnexion entre les nouvelles technologies et l’amélioration de l’espérance de vie est fascinante. Au-delà des procédés industriels, plusieurs nouvelles perspectives ont été ouvertes grâce au travail des chercheurs. Mais on peut également citer la précision des diagnostiques, la pertinence des traitements utilisés, ainsi que le suivi approfondi des patients qui ont eu des retombées très positives. Conséquence ? L’espérance de vie dans le monde est passée d’un peu moins de 60 ans a un peu plus de 73 ans en 2020 selon la Banque Mondiale et l’OMS. Outre la dimension « business » qui incombe au digital et à la supply chain, il n’y a aucun doute quant aux bénéfices que cela apporte à la société. C’est une thématique porteuse de sens.
À notre échelle, il est tout à fait possible de contribuer à l’amélioration de la santé des patients grâce à ces nouvelles technologies. De manière schématique, notre périmètre d’intervention peut se diviser en deux grandes catégories : la partie industrielle, qui inclut la production, la gestion des matières premières et le contrôle qualité ; et la partie tertiaire, qui englobe les flux physiques, les flux d’informations et financiers, ainsi que la planification de la demande. [Si vous travaillez chez Exolution vous pourriez être amené à travailler sur l’un de ces deux périmètres]. Même si cette approche est quelque peu simpliste, il existe des innovations qui impactent directement ces deux dimensions. Du coté de la production, difficile de passer à côté des robots et des objets connectés. L’automatisation des lignes de production et des processus de conditionnement a été rendue possible avec des robots et des systèmes automatisés, de plus en plus autonomes. L’impact est souvent immédiat : réduction des erreurs humaines, amélioration de la précision et augmentation de la capacité de production. On peut également citer l’IoT (Internet of Things) qui permet de faire le lien entre des données physiques et leur traitement informatique. Grâce à l’installation de capteurs dans des endroits stratégiques, il est possible de surveiller les conditions de stockage et de transport des médicaments, assurant ainsi leur intégrité.Cette amélioration de la traçabilité en temps réel permet de réduire les risques de non-conformité. Nous avons par exemple déjà eu recours à des data loggers, ces petits dispositifs électroniques dont vous avez peut-être déjà entendu parler et qui permettent de surveiller des paramètres critiques comme la température lors du transport de médicaments. Connectés à un réseau IoT, ils permettent de détecter et de corriger les problèmes avant qu’ils n’affectent la qualité du produit.
Il est également intéressant de voir comment une technologie permet d’en développer une autre. C’est un cercle vertueux auquel on ne pense pas toujours, mais le progrés se fait de manière exponentielle. La blockchain par exemple est un registre décentralisé qui grâce à un algorithme, permet de s’assurer que les données qui y sont conservées sont authentiques et infalsifiables. Elle est utilisée en particulier dans le secteur du retail, du luxe, ainsi que l’industrie pharmaceutique car elle permet de retracer toute la vie d’un produit depuis sa conception. Dans le luxe, elle permet d’éviter les contrefaçons. Dans le retail, cette base de donnée est accessible au consommateur qui peut y trouver l’origine de son produit grâce à un QR code. Dans le secteur pharmaceutique, elle permet d’authentifier une ordonnance médicale ou de s’assurer qu’un médicament n’a pas brisé la chaîne du froid. Tout ceci est bien utile, sauf si les données renseignées initialement ne sont pas fiables. Dés lors, quel serait l’intérêt de les rendre infalsifiable ? Grâce à l’IoT, on a découvert un moyen d’obtenir des données précises et fiables, et dés lors il ne fait aucun doute que l’usage de la blockchain gagne en pertinence et continuera de gagner en popularité dans les années qui viennent.
Alors évidemment, tous ces outils génèrent un grand nombre de données et il est crucial de s’en servir correctement. Indépendemment de la qualité des données recueillies grâce à ces nouvelles technologies, c’est la manière dont ces données seront traitées qui sera critique afin d’atteindre une excellence opérationnelle. Aujourd’hui la gestion de la chaîne d’approvisionnement repose essentiellement, si ce n’est intégralement, sur l’utilisation d’outils et d’informations numériques. L’industrie pharmaceutique ne fait pas exception. L’analyse de données peut permettre par exemple de renforcer la fiabilité de la prévision de la demande, et d’optimiser lagestion des stocks. L’anticipation des tendances du marché combiné à une meilleure gestion des inventaires,permet de réduire les coûts et d’éviter que des produits périment (gaspillage) ou d’être en rupture de stock (risque pour les patients). Un bon moyen de rester efficace, est de se former continuellement sur ces nouveaux outils. Que ce soit à travers un ERP ou des logiciels bien connus comme Power-BI, être à l’aise avec ces applications permet de renforcer votre impact opérationnel.
conclusion
En introduction, nous avions abordé le sujet de l’intelligence artificielle. Le lien entre cette innovation et les bases de données est important. L’IA exploite les données pour construire des modèles prédictifs ou descriptifs. Quelque part ce sont ces informations qui vont permettre non seulement d’entraîner et de tester les modèles d’IA, mais l’IA pourra ensuite faire le tri et analyser d’elle-même ces informations. Pour répondre à la question posée en introduction, oui, il est possible que cela révolutionne notre manière de travailler. En revanche, d’ici à ce que cette technologie soit pleinement mature, il est essentiel que nous sachions d’ores et déjà maîtriser les instruments que nous avons à notre disposition. Plusieurs ont été présentés : comment extraire les données avec l’IoT, comment s’assurer que la donnée ne soit pas altérée avec la Blockchain et enfin, comment analyser ces informations avec les logiciels que nous connaissons aujourd’hui. Si ces informations vous ont été utiles ou que vous connaissez d’autres outils qui pourraient venir compléter cette liste, n’hésitez pas à nous le faire savoir en commentaire !
Après avoir obtenu un MSc en Supply Chain Management, j’ai passé un an à faire de l’amélioration continue dans une usine aux Etats-Unis. Désormais chef de projet aux côtés d’Exolution pour un grand groupe de l’industrie pharmaceutique, je m’efforce de mettre en place et de partager les bonnes pratiques qui m’ont permis d’avancer dans des environnements variés et exigeants.
Florian LALANDE / EXO PARTNER – 30 octobre 2024